Le numérique peut-il vraiment être écologique?

Le numérique peut-il vraiment être écologique?

Aujourd’hui, tout le monde peut être écolo. C’est facile, un peu de “green” par ici, un peu d’“éco” par là et hop le tour est joué. On peut même fabriquer des armes écologiques, c’est dire si c’est tendance!

Alors que le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effets de serre et tend vers les 6% à l’horizon 2025, il est urgent de se demander ce que veut vraiment dire le green IT et peut-on croire aux TIC vertes?.

Green is the new black

On peut maintenant faire du green IT, du green Marketing, du green Manufacturing, de la relance verte en subventionnant les secteurs aériens et automobiles

On peut mettre un autocollant “Merci d’éteindre la lumière” sur l’interrupteur, demander à ses employés d’utiliser leur propre tasse plutôt qu’un gobelet jetable (pour utiliser une machine à capsules jetables!) et faire croire qu’on est une entreprise éco-responsable.

Beaucoup des nouvelles technologies dites vertes utilisent des ressources fossiles comme le lithium mettant en danger des écosystèmes entiers ainsi que les populations qui y vivent. Mais bon c’est dans le désert, c’est pas si grave.

Beaucoup de grandes entreprises communiquent sur leurs investissements dans les énergies dites “vertes” tout en ne respectant pas la loi découlant de l’Accord de Paris sur le Climat

Solutionnisme technologique

Pire, on nous fait croire que la technologie sauvera le monde.

Il faut digitaliser les PME pour relancer l’économie; obliger les français à installer des applis pour résoudre une crise sanitaire; déployer la surveillance de la population par drones; généraliser la vidéosurveillance pour le maintien de l’ordre dans les villes alors qu’aucune étude n’en montre l’efficacité; et maintenant même avec des caméras thermiques qui sont jugées contre-productives dans la lutte contre la pandémie de coronavirus (mais on en met partout pour être sûrs que ça marche vraiment pas !).

Culpabilisation des individus

Et plutôt que de faire des investissements ambitieux envers une réduction de notre impact sur le climat, on va culpabiliser les individus :

C’est d’autant mieux que ça nous donne bonne conscience et qu’on peut se voiler la face sur les vraies sources de pollution comme le renouvellement trop fréquent des appareils, le raz-de-marée des objets connectés, l’obsolescence des appareils due au “progrès” technologique (5G, mise à jour windows, changement des connectiques Apple…)

Faut-il être parfait pour commencer ?

Comme dans la démarche “Zéro Déchet”, notre poubelle ne se vide pas du jour au lendemain (enfin si grâce aux éboueurs qui emmènent nos déchets loin de nos yeux).

Il faut commencer la démarche pour s’améliorer au fur et à mesure, reculer, recommencer…

Dans une démarche vers un numérique plus responsable, c’est la même chose, il faut commencer. On ne devient pas “vert” du jour au lendemain.

De la même manière que la démarche “Zéro Déchet”, on peut commencer par regarder ce qu’il y a dans nos poubelles :

  • A quelle fréquence notre entreprise change-t-elle son parc informatique ?
  • Pour acheter du neuf ou du réemploi ?
  • Le matériel mis au rebus est-il recyclé, réemployé ou vous ne savez pas ?
  • Vos politiques d’achats ont-elles des clauses sur les standards environnementaux du matériel et la gestion de leur fin de vie ?

Et vous, avez-vous commencé à regarder les poubelles de votre entreprise ?

Si vous souhaitez qu’on en discute ensemble, n’hésitez pas à me contacter

Anne Rabot
Anne Rabot

Consultante en Numérique Responsable et Green IT sur Nantes. Ecolo inquiète pour la planète. Ingénieure féministe